La police de Hong Kong a utilisé, samedi 27 juillet, des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc contre les participants à une manifestation interdite qui protestaient contre l’agression de militants pro-démocratie par des hommes soupçonnés d’appartenir à des triades, des gangs violents. Dans la soirée, les policiers anti-émeute ont cherché à disperser environ 200 manifestants rassemblés à Yuen Long, une ville proche de la frontière chinoise où s’étaient déroulées les attaques de dimanche dernier.Des affrontements ont alors éclaté dans la gare de la ville, où les policiers équipés de matraques et de boucliers ont procédé à de nombreuses arrestations, laissant des mares de sang sur le sol. Au moins neuf personnes ont été blessées, dont cinq gravement, selon des sources hospitalières. Des parapluies contre les gaz lacrymogènesUne manifestation, qui n’avait pas été autorisée, a rassemblé samedi plusieurs milliers de personnes dans cette ville des Nouveaux territoires, une région rurale où les gangs et les comités pro-Pékin sont très influents. Au cours de la journée, la police avait déjà tiré à une dizaine de reprises des gaz lacrymogènes sur la foule, après des tensions avec certains manifestants. Dans le cortège, les manifestants se protégeaient avec des parapluies et s’éparpillaient dès qu’une salve de gaz lacrymogène était tirée dans leur direction.Hong Kong est plongé depuis sept semaines dans la pire crise de son histoire récente, avec de gigantesques manifestations pacifiques contre le gouvernement local pro-Pékin mais aussi des affrontements sporadiques entre contestataires radicaux et policiers. Dimanche dernier, des hommes vêtus de t-shirts blancs, armés de battes et de bâtons, avaient passé à tabac des manifestants antigouvernementaux qui rentraient chez eux. D’après les autorités hospitalières, 45 personnes ont été blessées.