C’est l’une des histoires les plus surprenantes de ce début d’année. Sean Penn a interviewé le narcotrafiquant El Chapo, ce qui a permis l’arrestation de ce dernier. Un scoop qui complète une longue liste de travaux journalistiques en free lance réalisés par l’acteur et cinéaste.
Il a réussi là où de nombreux reporters chevronnés ont échoué. Fin 2015, Sean Penn a décroché l’interview de Joaquín Guzmán Loera, alias El Chapo, l’un des malfrats les plus recherchés au monde. Un entretien qui a d’ailleurs permis aux autorités mexicaines de mettre la main sur lui le 8 janvier dernier après qu’il s’est échappé pour la deuxième fois de prison. Bien qu’il ne sache pas s’il sera poursuivi par la justice du Mexique pour cette rencontre insolite, l’acteur américain peut se targuer de ce gros coup (sept heures d’entretien, en plus de nombreux échanges par mails et au téléphone). Et il n’en est pas à son coup d’essai.
55 printemps au compteur et une carrière sur grand écran bien remplie, Sean Penn peut également se targuer d’un certain passé journalistique. Il a écrit sur l’Iran, l’Irak, le Venezuela, l’ouragan Katrina qui a frappé les États-Unis en 2005, Haïti ainsi que sur Cuba. Il est le premier non-Cubain à avoir interviewé Raúl Castro, le frère de Fidel Castro et chef du gouvernement par intérim depuis 2006. La rencontre a lieu en 2008 et a duré là aussi sept heures. Puis, c’est l’ex-président vénézuelien décédé Hugo Chávez qui lui a livré ses confidences.
“Je voulais approfondir ma connaissance sur Chávez et le Venezuela ainsi que me faire la main”, écrivait l’ex-mari de Madonna dans The Nation. Un an plus tard, il s’envolait à nouveau pour Cuba pour un papier sur Fidel Castro à paraître dans Vanity Fair (l’article n’est finalement jamais sorti). Pour compléter ce CV de journaliste, Sean Penn a également couvert les élections irakiennes de 2005 pour le San Francisco Chronicle et auparavant il signait un éditorial sur les dangers de l’occupation américaine dans le pays.
Un parcours dans la presse que plusieurs journalistes américains voient d’un mauvais œil, ne comprenant pas la légitimité d’une star de Hollywood dans leur milieu. Sean Penn ne s’en soucie guère. L’un de ses proches explique à People magazine : “si la signature sur l’article de El Chapo disait ‘Hunter S. Thompson’ (journaliste et écrivain américain mort en 1937, ndlr), personne n’aurait émis la moindre critique”. Sean Penn est en tout cas fier de lui et ne compte pas s’arrêter là… Il vise peut-être un prix Pulitzer pour accompagner ses deux Oscars.
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