Selon le Nouvel Obs, le jeune Edouard Louis a été propulsé dans une tourmente judiciaire à laquelle il ne s’attendait pas. Le “sujet” de son dernier livre lui reproche de ne pas avoir respecté la présomption d’innocence et lui réclame des dommages et intérêts.
À force de naviguer entre réalité et la fiction, Edouard Louis se retrouve aujourd’hui confronté aux limites de son art. La sélection Biblios du Nouvel Obs révèle aujourd’hui que le jeune auteur est accusé “d’atteinte à la présomption d’innocence” et “d’atteinte à la vie privée” par le personnage principal de son dernier roman, Histoire de la violence.
Le fameux Reda B. qu’Edouard Louis accuse dans son ouvrage de l’avoir agressé et violé en décembre 2012, n’a été arrêté qu’après la sortie du livre en janvier. L’agresseur présumé est actuellement en prison et revendique “le droit à la présomption d’innocence”. Lors de la promotion de son Histoire de la violence, le jeune auteur confiait à Livres Hebdo que dans son roman “il n’y a pas une seule ligne de fiction”.
La déposition d’Eddy Bellegueule (le nom de naissance de l’auteur) enregistré au commissariat le lendemain de l’agression qu’il a subie est largement similaire à celle racontée dans le livre d’Edouard Louis. Mais c’est la publication d’Histoire de la violence début 2016 qui aurait permis de retrouver Reda B. Depuis sa cellule, le jeune Kabyle décrit en détail par Edouard Louis, réclame 50 000 euros de dommages et intérêts ainsi que l’insertion d’un encart dans chaque exemplaire du livre de sa “victime”. Une requête qui sera étudiée le 18 mars prochain par le Tribunal de grande instance de Paris.
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