La “saison printemps-été 2013” est sur sa fin : qui a su tirer son épingle du jeu ? Réponse en 13 points…
Robert Downey Jr.
Tricard des tricards au tournant des années 2000, RDJ a joliment inversé la tendance et effectué l’un des comebacks les plus spectaculaires de l’histoire de l’industrie, jusqu’à devenir le plus bankable des acteurs hollywoodiens (75 millions de dollars dans la poche pour l’année écoulée, selon le dernier classement Forbes). Sorti au tout début de la saison des blockbusters, Iron Man 3 a copieusement dominé le marché des grosses machines avec des recettes stratosphériques : 1,2 milliards de dollars à travers le monde. Bref, Iron Man, c’est pas loin de peser autant que les Avengers au complet. Tout va bien pour lui, merci et à l’année prochaine.
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Benedict Cumberbatch
Le Britannique est l’homme du moment, annoncé un peu partout, de Star Wars: Episode VII à The Lost City of Z. Une semaine s’écoule difficilement sans que son nom soit évoqué pour une raison ou l’autre, cet été. Méchant du Star Trek Into Darkness de J.J. Abrams en juin, son interprétation de Julian Assange dans Le cinquième pouvoir ouvre le Festival de Toronto (rendez-vous clé de l’industrie hollywoodienne et tour de chauffe pour pas mal de “films à Oscars”), on l’attend dans le nouveau Steve McQueen (12 Years a Slave), en voix (et quelle voix) du dragon Smaug dans Le Hobbit : la Désolation de Smaug ou dans la prochaine saison de Sherlock (attente qui risque d’être nettement plus longue). Après le Cumberbatch d’été, préparez-vous pour le Cumberbatch automne-hiver.
Le cinquième pouvoir
Greta Gerwig et Noah Baumbach
Bien loin des torrents de millions de dollars des tentpoles, ne pas oublier le joli petit succès d’auteur de Frances Ha chez nous, avec plus de 240 000 entrées sur une combinaison de salles restreinte (mais visiblement bien sentie). Le film et son héroïne, grâce au bon accueil critique et à un bouche-à-oreille majoritairement favorable, se sont ainsi maintenus à l’affiche tout l’été, chose rare avec des rotations de sorties qui ont tendance à engloutir les “petits” films (et à multiplier les écrans pour les gros). Alors évidemment, Noah Baumbach et son égérie (et compagne) Greta Gerwig ne figureront pas dans le prochain classement Forbes, mais ils ont gagné une plus large reconnaissance en France. Comme un certain Woody Allen.
Gru et les Minions
On se doutait qu’après le succès de Moi, moche et méchant (merci Mac Guff), le sequel risquait de faire mal au box-office, avec sa ribambelle de Minions, produit d’appel aussi attractif que Scrat pour la saga L’Âge de glace. De là à pronostiquer que le film allait supplanter Pixar et son Monstres Academy… C’est pourtant ce qui s’est produit, et voici Universal qui se frotte les mains, avec plus de 800 millions de dollars de recettes mondiales, ce qui fait du film le deuxième plus gros succès de l’année pour l’heure, en attendant les prochains mastodontes type Hobbit.
Leonardo DiCaprio
Leonardo DiCaprio, même si l’académie des Oscars a encore du mal à l’admettre, c’est un peu le “number one” : le flamboyant pari Gatsby le Magnifique n’était pas gagné d’avance, avec ses 100 millions de dollars de budget (estimation basse). Après avoir passé la barre de la présentation cannoise, le long métrage a très bien fonctionné côté vente de billets : 331 millions de dollars de recettes mondiales et 1,6 millions de spectateurs en France. DiCaprio met une nouvelle fois à profit sa vaste palette d’acteur dans la peau de Gatsby, succédant sans peine à Robert Redford. Pas une mince affaire a priori. Leo s’est épaissi, certes, mais c’est la taille patron.
Gatsby le Magnifique
Brad Pitt
World War Z devait être l’accident industriel de l’été 2013 : longues semaines de re-shoots, fans du livre de Max Brooks doutant de l’approche narrative retenue, dépassement de budget… Au final, le film a franchi le cap du demi-milliard de dollars de recettes dans le monde, un record pour Brad Pitt, qui n’avait jamais été la plus bankable des stars hollywoodiennes, préférant souvent (et on le comprend) soigner sa filmographier.
Le Gang de Fast & Furious
Depuis le retour de Vin Diesel et l’arrivée de Dwayne Johnson, la saga tourne à plein régime : il est rare (c’est même quasiment du jamais vu) que le sixième épisode d’une saga soit le plus profitable, et il faut tirer un coup de chapeau à Justin Lin. Plus de 780 millions de dollars de recettes mondiales, c’est du lourd. Avec le recrutement façon Expendables du septième volet (Tony Jaa, Jason Statham, Kurt Russell…) et malgré le départ du réalisateur, la saga peut raisonnablement espérer des lendemains prospères.
James Wan et James DeMonaco
On vient d’évoquer la saga Fast & Furious : c’est justement le petit malin James Wan qui s’apprête à en reprendre les commandes. En attendant, Conjuring est un carton mondial et confirme que “Mr. Saw” sait rentabiliser le moindre dollar qui lui est alloué. Dans le domaine horreur (au sens large) à petit et même micro-budget, on n’attendait pas forcément un autre James : DeMonaco, scénariste passé à la réalisation avec Little New York, et ami d’Ethan Hawke. Mais American Nightmare a réussi l’exploit de rembourser son tout petit budget (3 millions de dollars)… en une seule nuit (séances nocturnes du jeudi), histoire sans doute d’être raccord avec l’intrigant pitch du film. Au total, il a rapporté 85 millions de dollars à travers le monde : ça valait le coup d’être rémunéré au pourcentage.
Man of Steel
Zack Snyder
On ne l’avait pas laissé au mieux après un Watchmen assez irréprochable en termes de fidélité au matériau d’origine mais pas franchement rentable, et surtout un Sucker Punch incompris par beaucoup et proche de l’échec commercial. Heureusement pour l’auteur de L’Armée des morts et Warner boy de longue date, il était déjà embauché sur Man of Steel. Et heureusement (bis), le film a réussi là où Superman Returns avait échoué : rebooter le super-héros des super-héros, enjeu crucial pour la stratégie Warner/DC face aux succès de Marvel et de ses Avengers. Bilan, Zack rempile et va pouvoir confronter Batman et Superman, sans la supervision de Nolan. On imagine la joie de ce fan de comics, qu’on remercie, au passage, d’avoir embauché Kevin Costner, capable de vous serrer le coeur en 10 secondes au milieu d’une tornade numérique.
Marine Vacth
Certes, le film de François Ozon, s’il fonctionne correctement (440 000 entrées en deux semaines), n’est pas un raz-de-marée, mais le minois de sa jeune et jolie actrice s’est imposé dans les conversations critiques et sur les couvertures de magazines, de la présentation du film à Cannes à sa sortie fin août. Il faut dire que Marine Vacth en impose, dans un film dont le sujet n’a pas manqué de “faire le buzz”. Beauté, mystère et présence : il n’y a pas tant de révélations chaque année pour qu’on oublie celle-ci. En attendant la suite de sa carrière (et le déferlement d’Adèle début octobre), voici la petite nouvelle dont on a parlé cet été.
Jeune & jolie
Léa Seydoux
On vient de parler révélation, voici une confirmation. C’est bien simple, on ne parle que d’elle (même dans Lui) en ce moment. A l’affiche de Grand Central ces jours-ci, Léa Seydoux enchaîne à un rythme effréné les tournages et les shootings photo. Alors bien sûr, il y a la polémique avec Abdellatif Kechiche autour du tournage de La Vie d’Adèle. Il y a aussi ces esprits critiques qui stigmatisent la “pistonnée”. Seulement voilà : un petit coup d’oeil à sa filmographie permettrait à tout un chacun de s’assurer que Léa Seydoux n’a pas volé la reconnaissance dont elle bénéficie, et son nouveau statut de star. Quoi qu’il en soit, personne ne contestera qu’elle a le vent en poupe.
Sandra Bullock et Melissa McCarthy
Pour trouver la comédie qui cartonne, il fallait regarder du côté des Flingueuses (ou à la rigueur des Miller). Le “chick-buddy movie” de Paul Feig a récolté 157 millions de dollars outre-Atlantique (ses chiffres à l’export sont plus anecdotiques), soit une belle marge pour ses producteurs. Melissa McCarthy confirme son statut de nouvelle star de la comédie US et son potentiel commercial, après Mes meilleures amies et Arnaque à la carte. Sandra Bullock, elle, repasse la barre des cent millions après quelques années creuses depuis son Oscar — ceci sans parler de l’accueil enthousiaste reservé à Gravity au festival de Venise il y a quelques jours.
Louis Leterrier
Quand on lui demande comment il fait pour ne pas péter les plombs en tournant des films de commande à gros budget pour les majors, alors que tant d’autres sont revenus lessivés de leur aventure US, il répond généralement avec bonhommie qu’il sait se montrer conciliant… Après L’Incroyable Hulk et Le Choc des Titans, Louis Leterrier tient avec Insaisissables son plus flagrant succès américain, l’une des réelles surprises de l’année (plus de 300 millions de dollars de recettes internationales pour un budget estimé à 75, et 2,6 millions d’entrées France à ce jour). Pour le festival de Cannes, ça reste sans doute un peu juste… mais aux yeux de l’industrie, le frenchie a définitivement réussi son implantation.
Insaisissables
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AG