Des nuits trop courtes pendant la petite enfance pourraient favoriser le développement ultérieur de l’obésité, selon une nouvelle étude américaine publiée dans la revue Archives of Pediatrics & Adolescent Medicine. Une étude qui confirme l’importance d’un bon sommeil chez les tout-petits.
Aux États-Unis, la prévalence de l’
obésité a doublé en 30 ans chez les enfants âgés de 2 à 5 ans et chez les adolescents âgés de 12 à 19 ans, et a triplé chez ceux de 6 à 11 ans, rappellent Janice F. Bell (Université de Washington à Seattle) et Frederick Zimmerman (Université de Californie à Los Angeles). En France, on compte 3 à 4 fois plus d’enfants obèses en 2000 que dans les années 1970. De plus, les obésités massives, très difficiles à réduire, augmentent beaucoup plus vite que les obésités modérées. Parmi les facteurs de risque incriminés, le
manque de sommeil apparaît de plus en plus comme un élément important, même si bien sûr la génétique (et non la malbouffe) semble prépondérante.
Pour le confirmer, les auteurs ont donc examiné les données collectées auprès de 1 930 enfants âgés de 0 à 13 ans en 1997 puis en 2002. Les jeunes participants étaient séparés en deux groupes, les “petits“ (≤ 5 ans) et les “grands“ (de 5 à 13 ans). Les chercheurs ont observé qu’à l’issue du suivi, 1/3 des petits et 36 % des grands étaient en surpoids ou obèses. Pour les plus jeunes, plus la durée de sommeil était courte au début de l’étude, plus leur risque à très court terme d’être en surpoids ou obèse était élevé, indiquent les auteurs.
Pour les plus âgés, le niveau de sommeil calculé en début d’étude n’avait aucun impact sur leur poids ultérieur immédiat ; en revanche, il était associé à un risque accru de passer d’un IMC normal à un surpoids ou d’un surpoids à une obésité à la fin de l’étude. Puis de nouveau, comme chez les plus petits, la durée de sommeil observée en fin d’étude était associée à un léger accroissement immédiat du risque d’obésité.De plus, bien que reposante, la sieste n’avait aucun effet préventif sur le développement d’une obésité et ne constituait pas, de ce point de vue là, un substitut au manque de sommeil de la nuit.Pour les auteurs, “ces résultats suggèrent l’existence d’une fenêtre critique avant l’âge de 5 ans lorsque la durée du sommeil peut avoir un impact sur l’obésité ultérieure“. Une durée de sommeil insuffisante chez les tout-petits et les enfants de moins de 5 ans semble en effet constituer un facteur de risque durable d’obésité ultérieure. Le manque de sommeil après cet âge n’aurait pas d’effet immédiat sur le poids mais aurait en revanche des effets visibles 5 ans après, au début de l’adolescence.Si vous êtes parents d’un tout-petit, voici un argument supplémentaire pour le coucher tôt !Amélie PelletierSource : “Shortened Nighttime Sleep Duration in Early Life and Subsequent Childhood Obesity“, Archives of Pediatrics & Adolescent Medicine, 9 septembre 2010, vol. 164 n°9, p. 840-845, résumé
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