Si de l’avis de tous son héritage musical est incontestable, la succession du roi de la pop, qu’on croyait ruiné, est considérable et problématique. La ruée vers son or promet d’être impitoyable…
Sa fortune restera donc une affaire de famille. Ou presque. Dans la vie de Michael Jackson, rien ne fut simple, ni normal. Avec sa mort, tout se complique un peu plus, dans une ambiance à la Thriller. Secrets putrides, fantômes du passé et âmes damnées ressurgissent des entrailles de l’oubli et de l’anonymat dans l’attente d’un jugement dernier: celui concernant sa succession. Ses parents doutent encore de l’existence d’un testament rédigé en bonne et due forme. Le 13 juillet, une décision de justice doit statuer. Mais selon un document datant de 2002, révélé par John Branca, l’avocat de Michael, l’enfant prodige, dressé à coup de ceinturons et d’humiliations pour devenir une créature hors-norme, aurait légué ses biens à sa mère Katherine, ses trois enfants Prince Michael, Paris Katherine et Prince Michael II, ainsi qu’à quelques associations de son choix. Pas un cent pour Joe, le père despotique.
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Peu importe qu’aucun de ses enfants n’ait été conçu avec son sperme, selon le magazine Us Weekly (ses deux aînés auraient pour géniteur le dermatologue de Michael, Arnold Klein). A soixante-dix neuf ans, remplacée par la chanteuse Diana Ross en cas d’incapacité à remplir ses fonctions, Katherine Jackson serait par ailleurs assurée de la garde des bambins de Bambi et de la gestion de leurs intérêts, jusqu’à leur majorité. Un cadeau… empoisonné?
Les finances de Michael promettent enfer et damnation aux comptables chargés de les répartir. On disait le Peter Pan du show-business ruiné. A sa mort, ses dettes s’élèvaient en effet à plus de 285 millions d’euros. La faute à un train de vie dispendieux, malgré des emprunts colossaux (alors qu’il devait rembourser des prêts à hauteur de 227 millions d’euros auprès des banques HSBC et Barclays, il continuait de dilapider jusqu’à 30 millions d’euros par an).
Rien d’inquiétant pour ses créanciers, toutefois. Jackson était et reste, au-delà de sa mort, à la tête d’un empire tentaculaire. En 1995, le roi de la pop s’était associé avec la major Sony pour fonder la joint-venture Sony ATV Music Publishing, un catalogue d’édition musicale regroupant Les Beatles, Elvis Presley, Bob Dylan, Eminem ou encore Shakira. Propriétaire à 50% de ce catalogue évalué à un milliard d’euros, Bambi disposait ainsi de 500 millions d’euros, à sa mort. Une somme exponentielle dans la mesure où Sony ATV Music Publishing génèrerait près de 60 millions d’euros par an!
La valse des chiffres ne s’arrêtent pas là. Parmi les dix-huit autres sociétés à son nom, MiJac, la maison éditant ses propres chansons, pesait 53 millions d’euros, avant sa disparition. Or, depuis, plus de 400 000 albums estampillés Michael Jackson se seraient vendus, rien qu’aux Etats-Unis. On atteindrait même le chiffre record de trois millions, sur les plateformes de téléchargement légal. Et, tandis qu’une centaine de titres inédits existerait, le promoteur AEG, responsable de la dernière tournée du chanteur, n’exclut pas de commercialiser les images et la bande-son de ses dernières répétitions… De quoi faire saliver les appétits les plus voraces.
Conrad Murray, le médecin personnel de Michael, réclame 215 000 euros d’honoraires impayées. Une pharmacie de L.A. agite une ardoise de 72 000 euros. La responsable d’une réserve de Floride, en charge de Bubbles, le chimpanzé du chanteur, depuis 2005, commence, elle, à maugréer que l’animal lui couterait 11 000 euros par an.
Mais le bras de fer le plus impitoyable pourrait être initié par Debbie Rowe, la mère porteuse de Prince Michael et Paris Katherine. Bien que gratifiée de 8,5 millions d’euros par Michael, en 2001, l’ex-infirmière a démenti avoir renoncé à ses droits parentaux sur les deux aînés du roi de la pop. Sous prétexte d’un regroupement familial, elle envisagerait même de réclamer la garde du benjamin, Prince Michael II, «né de mère inconnue» pour l’état civil américain. «Je ne veux pas perturber les enfants, pas tant que le corps de Michael ne reposera pas en paix», a-t-elle déclaré. Après, place à l’apocalypse?
Thomas Durand
Lundi 13 juillet 2009