«Cela me fait mal de faire ce choix, mais je fais ce qu’il y a de mieux pour l’Alaska». Prenant au dépourvu même ses amis les plus proches, l’ex-reine de beauté a quitté ses fonctions de gouverneur et passé le relais le 26 juillet dernier. Des rumeurs d’ambition nationale courent, le pitbull à rouge à lèvres mord.
Au cours d’une cérémonie au Pioneer Park de Fairbanks, Sarah Palin, 45 ans, a passé le flambeau de gouverneur à son adjoint, le lieutenant-gouverneur Sean Parnell.
Si elle n’a rien dévoilé de ses intentions et que ses derniers mots ont été consacrés à son bilan, la belle démissionnaire a néanmoins appelé ses concitoyens à «résister à l’asservissement du grand gouvernement central», en référence au plan de soutien à l’économie décidé par le messie des Etats-Unis. «Soyez vigilants avant d’accepter les largesses du gouvernement; ce ne sont pas des cadeaux», a-t-elle ajouté.
L’annonce-surprise de sa démission avait entraîné les plus folles spéculations. Et bien, il semblerait que notre Calamity Jane brigue la Maison-Blanche, en tout cas elle flingue à tout va son actuel locataire.
Privée de tribune, Cruella crache son venin sur Facebook. Sur le réseau social, La Palin tire sur l’ambulance sociale et dézingue la réforme de l’assurance maladie impulsée par Barack Obama.
Décrivant un projet «absolument diabolique», notre Barbie Caribou accuse le président démocrate de vouloir «nationaliser le système de santé», avec un organisme public qui «refusera de payer» les dépenses médicales des assurés, appliquant un «rationnement des soins dont les principales victimes seront les malades, les vieux et les handicapés».
Selon la «hockey-mum» aux crocs acérés, le nouveau système impliquera des «bureaucrates» qui «légaliseront l’euthanasie», décideront «qui a le droit d’être soigné ou pas, de vivre ou non». Sarah Palin considère que les technocrates viendront prendre la place de Dieu, notamment dans le cas d’enfants trisomiques comme le sien: «Mes parents ou mon petit Trig devront comparaître devant le ‘tribunal de la mort’ d’Obama», avertit-t-elle, avant d’appeler ses partisans à «se lever et s’engager dans ce débat crucial entre tous».
Naturellement, la justice fatale évoquée ne figure pas dans le projet, qui parle seulement de conseils médicaux sur la fin de vie remboursés, de personne garante de la volonté du vieillard, et de médicaments pour les maladies chroniques difficiles à vivre.
Pourquoi tant de haine, si ce n’est pour exister sur la scène politique. Sarah Palin affirmerait-elle des aspirations en vue des prochaine présidentielles américaines?
En 2008, la diva ultraconservatrice est passée en deux mois du statut de «boulet» tueur d’élans à celui d’icône glamour de l’Amérique profonde. La pimpante Palin, tireuse d’élite qui mange des hamburgers à la viande congelée et s’assoit sur une peau d’ours en guise de sofa a fait une entrée remarquée dans l’arène politique…
Mais voilà que l’ancienne colistière du candidat McCain a décidé de démissionner, un an et demi avant la fin de son mandat. Parmi les pistes avancées par les inconditionnels de notre grizzly de Wasilla: une envie de briguer l’investiture du parti de l’Eléphant.
Chasseuse de crabes géants et de suffrages catholiques, notre divine Crockett ne serait-elle animée que par l’envie de battre la campagne?
Pas seulement. Elle fait diversion. Cette hargne envers l’establishment s’explique aussi par une implication dans des détournements de fonds. Notre mamie flingueuse, toujours tirée à quatre épingles, se retrouve suspectée d’abus de pouvoir, et catapultée au cœur de vingt poursuites pour violation des lois éthiques en politique. De quoi en vouloir aux plus hautes juridictions!
J.B
Vendredi 15 août 2009