Une référence, presque une institution… Cette année, le calendrier des Dieux du stade fête ses dix ans.
Dix ans que ces éphèbes tombent le maillot et le reste quand vient l’automne – eh oui, certaines saisons sont accortes! Et les chiffres aussi ont de quoi donner le tournis: au total, ce sont 217 sportifs qui se sont effeuillés et 1,8 million d’exemplaires qui se sont écoulés.
Après les photographes Steven Klein et Peter Lindberg, c’est l’emblématique Tony Duran, grand spécialiste du pipole calibré, façon Jennifer Lopez, qui a pointé son objectif sur des «endroits précis que rigoureusement ma mère m’a défendu de nommer ici», comme disait Brassens. C’est Max Guazzini, président du Stade Français depuis 1992 et tête pensante de ce calendrier, qui l’a contacté.
«C’est compliqué d’arriver à concilier les agendas des joueurs et celui du photographe», concède ce dernier. Pour la plupart des joueurs, le rendez-vous est fixé pour la dernière semaine d’avril et la première de mai sur les toits de Paris (regardez ci-dessous notre vidéo). Dans une très belle maison, avec piscine intérieure, au cœur de la capitale, pour certains, comme le talonneur parisien Dimitri Szarzewski.
Quarante-sept photos pour le cru 2010 du Poster Book Calendar (en kiosque à 28 euros, et en vente sur stade.fr, à 26,60 euros), que Guazzini supervise de A à Z. Jusque dans la sévère sélection des apollons. « En général, les joueurs sont à l’aise. Après, il y en a qui ne souhaitent pas forcément montrer leurs fesses ou leur sexe », respecte Max. Pour le pudique Szarzewski, qui en est à son cinquième essai – sans mauvais jeu de mots–, le choix était clair dès le départ.
«Je suis père de famille et ne voulais pas que mes enfants me voient nu. Et puis ça chambre un peu entre joueurs. Tu sais que si tu prends une pose un peu limite, tu en as pour le reste de l’année ! », se marre-t-il. Au-delà des préjugés, ces «dieux» du papier glacé (180 000 exemplaires écoulés l’an passé), sont devenus un authentique objet artistique, désormais copié partout – y compris à l’étranger. «A la base, on avait fait ça pour rigoler, se souvient Max. C’était sans prétention, puis nous avons cherché quelque chose de sexy. Prenez la photo de Maxime Médard cette année (arrière du Stade Toulousain, ndlr), je la trouve très romantique…» Pour le président du Stade Français, 2010 sera donc romantique… ou ne sera pas.
Sébastien Parraud