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Rattrapé par la maladie, Michel Delpech s’était préparé à la mort

Atteint d’un cancer de la langue et de la gorge, Michel Delpech a lutté contre la maladie pendant trois ans. Un combat au cours duquel il s’est préparé à l’issue finale, entouré de ses proches.

Jusqu’au bout, il a regardé du côté de la vie. Combatif, il a un temps défié les pronostics des docteurs, annonçant sa guérison en 2014. Rattrapé par ce qu’il surnommait le « re-cancer », il avait décidé de se battre contre ce mal qui le rongeait. Animé par une volonté de vivre, il envisageait pourtant la mort, avec un réalisme paisible. « J’ai l’intime conviction que je peux guérir. Comme j’ai conscience de ne peut-être pas y parvenir », nous confiait-il sur son lit d’hôpital en avril dernier. « La mort m’inquiète. Pour être honnête, j’en ai beaucoup plus peur que je ne le dis ou que je n’ose me l’avouer. Mais je n’y pense pas en permanence non plus. J’ai conscience que tout peut s’arrêter, depuis ma jeunesse, mais ce n’est pas une obsession. On espère tous que notre dernière heure surviendra au plus tard et s’écoulera le mieux possible. Y songer n’est pas malsain, c’est même vital à notre équilibre. Il faut rester conscient que la mort peut survenir à tout moment, de la même manière qu’un grand bonheur ou une grande tragédie », poursuivait-il d’une voix frêle.

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Très croyant, l’artiste assurait que sa religion lui avait permis de renouer avec le bonheur, même si sa foi avait été ébranlée par la maladie. Grâce à la religion, « on ressent une joie que personne ne pourrait ternir, la joie de savoir que les soucis ou la mort n’ont pas le dernier mot, il y a encore quelque chose après. Je l’ai expérimentée très souvent, y compris dans l’épreuve du cancer », confiait-il au journal La Croix il y a deux ans.

Mais c’est dans son livre Vivre !, publié le 19 mars 2015 et écrit pendant son hospitalisation, qu’il avait exprimé sa sérénité face à l’épreuve qu’il vivait. « Ce re-cancer ne m’a pas brisé. Il m’a grandi. (…) Curieusement, alors que le ciel est près de me tomber sur la tête, je n’ai jamais été aussi apaisé », écrivait-il. « Pourquoi la langue, la gorge ? C’est un peu troublant. En même temps […] ma mère a eu un cancer, mon père en est mort, il n’est donc pas incroyable que j’aie à mon tour un cancer », poursuivait-il dans ses pages.Très affaibli, il avait décidé de profiter de ses derniers instants en partageant des moments uniques avec ses proches, notamment sa femme Geneviève et ses enfants. Soucieux de ne pas briser le lien avec son public, il s’était confié à son ami Michel Drucker, en juin dernier. « Il me dit parle de moi, parle de mon cancer, dis que j’ai été courageux », avait rapporté l’animateur. Au lendemain de son décès, célébrités et anonymes ont entendu son message et salué unanimement son courage.